21 Avril 2010
Après Bakchich la semaine passée, c'est L'Express qui s'intéresse aujourd'hui aux révélations que j'ai publiées sur ce site à propos de la remise controversée de la légion d'honneur à Edouard Leclerc et de son passé sous l'Occupation. Ces reprises médiatiques ont amené l'intéressé à se fendre d'un communiqué dans l'après-midi. L'homme d'affaires breton indique ne pas avoir "l'intention de laisser salir [sa] réputation et de permettre que soit ainsi falsifiée l'histoire".
S'appuyant sur une ordonnance du 6 février 1945 signée du commissaire du gouvernement qui l'a, dit-il, lavé des accusations portées contre lui, il ne fait aucune mention en revanche dans son communiqué du courrier adressé moins de deux semaines plus tard par le même signataire au procureur de la République. Dans ce document, que j'ai publié voici deux mois, on apprend qu'Edouard Leclerc, "examiné au point de vue mental, a été reconnu irresponsable de ses actes". Deux versions donc bien différentes et dont la seconde a été confirmée par des preuves que j'ai mises en ligne, lesquelles attestent en outre du caractère complaisant du certificat médical.
Qui plus est, lorsque je lui avais posé la question, début février, de savoir s'il était au courant des vrais motifs qui lui avaient valu de sortir de prison, Edouard Leclerc m'avait indiqué n'avoir pas cherché à connaître exactement les tenants et les aboutissements de l'affaire. Une réponse beaucoup moins affirmative donc que ne l'est son communiqué et qui, au surplus, traduisait un étonnant manque de curiosité s'agissant d'une libération grâce à laquelle il avait tout de même échappé à une issue qui lui aurait sans doute été fatale.